Cette séquence est empruntée au site d’éducation musicale de l’Académie de Besançon, dont Dominique Goillot coordonne l’équipe du Giptic. J’ai rencontré l’équipe des TraAm d’éducation musicale en début d’année scolaire, les professeurs se sont répartis en binômes, chacun étant chargé de tester la séquence d’une autre personne, orientée vers la pratique des Ticce, et fera un bilan à la rentrée prochaine des résultats obtenus.
Nous nous intéresserons à présent à la question de la musique et du métissage culturel, nous nous poserons la question suivante : Comment une œuvre peut-elle évoquer la culture d’un pays : le Brésil ?à travers les domaines du Timbre et de l’espace, du temps et du rythme, et quelques éléments concernant la dynamique.
Projet musical:
Bahia (1979) de Georges Moustaki (album Moustaki), chanteur français d'origine grecque né en 1934.
Cette chanson de forme rondo comporte 4 couplets et un refrain chantés à l’octave par le soliste et les choeurs. La coda est une phrase répétée àd libitum à 2 voix. Le rythme de la mélodie, en croches régulières, va nous permettre de dynamiser cette chanson avec des lignes de percussions pour la rendre plus proche des chansons du Carnaval brésilien. D’autre part elle demande un travail vocal spécifique pour rendre le phrasé particulier de la langue portugaise et respecter le style de la Bossa Nova.
Au point de vue des Ticce, 3 cellules rythmiques seront prêtes à l’importation dans le logiciel Audacity, afin que les élèves puissent réaliser leur propre arrangement pour accompagner la chanson. Bien sûr, rien ne nous empêche d’utiliser nos propres cellules et de les enregistrer en classe lors de notre expérimentation avec les percussions.
Les paroles en français et en portugais : Bahia_Moustaki_eleve;
La partition : Bahia_Moustaki ;
La video d'un concert de G. Moustaki avec Marta Contreras (chanteuse chilienne).
Pour alimenter notre travail, nous allons aborder des oeuvres musicales typiques de la musique brésilienne, aussi bien qu’écouter des oeuvres de compositeurs de musique savante et populaire qui ont voyagé au brésil ou qui sont eux-mêmes Brésiliens.
Œuvre principale: Fanfarra, composée en 1992 par Sergio Mendes, pianiste, compositeur, chef d’orchestre, arrangeur et producteur né au Brésil en 1941.
Dans cette œuvre nous nous découvrirons l’orchestre de Batucada et les instruments à percussion qui le composent. Nous repèrerons un procédé d’écriture (écriture responsoriale : un soliste lance un appel, un groupe de percussionnistes lui répond, soit la même phrase, soit une autre phrase).
Nous relèverons dans un tableau les réponses faites au soliste et les noterons.
Nous ferons aussi le plan (nombre de parties, disposition des voix, ordre d’intervention) du morceau. Fanfarra est composé pour voix, guitares et percussions.
La Batucada est issue du mélange des 3 cultures du brésil : africaine, indienne et portugaise. C’est un sous-genre de la Samba. Le nom vient du battement incessant des percussions. Elle tient une place importante au cœur des écoles de Samba de Rio de Janeiro, assurant la partie rythmique de leurs compositions. Pendant le défilé du carnaval annuel, les écoles de samba rivalisent dans les concours qui les opposent. Cependant on peut les entendre jouer partout, dans toutes les fêtes, les matches de foot, les cafés.
Les paroles de cette chanson
Les documents : Fiche_prof_1 ; Fiche_eleve_1
Video avec la musique
Extrait de la Batucada avec pas de samba et boas
Œuvres comparatives :
Sumareextrait des Saudade do Brasil opus 67, composées en 1920 par Darius Milhaud, compositeur français de la période moderne (1892-1974).
Il s’agit d’une Suite de 12 danses pour piano composées entre 1919 et 1921 après un séjour de Milhaud en Amérique latine (en 1917-1918). Les danses sont généralement composées sur un rythme à deux temps de Tango ou de Samba.
Les noms donnés aux pièces sont ceux des quartiers de Rio de Janeiro ou de villes du Brésil.
Darius Milhaud a fait plus tard une transcription de ces pièces pour orchestre symphonique.
Saudade est un mot brésilien intraduisible, qui pourrait trouver son équivalent dans le Blues, la nostalgie, les états d’âme.
Cette danse évoque le Brésil par les rythmes choisis (des rythmes syncopés).
Le compositeur lui a donné la forme Lied en 3 parties (forme ABA’).
Sumare interprétée par Darius Milhaud lui-même au piano :
Eu Vim da Bahiade Joao Gilberto et Stan Getz. Ce morceau est dans le style de la Bossa Nova, courant musical apparu au Brésil à la fin des années 50, qui est un mélange de Samba et de Cool Jazz.
Joao Gilberto, musicien brésilien né en 1931, est le principal créateur de ce style. En 1962, la Bossa Nova intéresse les musiciens américains, Joao Gilberto rencontre alors Stan Getz, jazzman américain célèbre (1927-1991) qui joue du saxophone ténor, et ils produisent ensemble un album : Getz/Gilberto, qui aura un succès immense.
Dans ce morceau la voix de Joao Gilberto est accompagnée par la guitare, la contrebasse, le piano et des percussions telles que le bongo. Le saxophone, lui, assure les solos, la batterie (balais sur cymbales) s’ajoutant au reste de l’ensemble instrumental. Dans cette musique aussi, le rythme syncopé apporte une couleur paisible et chaloupée qui s’accorde bien avec le Cool Jazz .
Les paroles de cette chanson :
Ecouter :
O trenzinho do caipira(Le petit train de Caïpira), une toccataextraite de la 2ème Suite pour orchestre (Bacchanas Brasilieras), composée en 1930 par Heitor Villa-Lobos, compositeur brésilien (1887-1959).
Cette œuvre de musique savante évoque le parcours d’un train dans la campagne brésilienne, en jouant sur le départ au ralenti, l’accélération, et le ralentissement à son arrivée. Dans cet orchestre on peut entendre le marimba, sorte de xylophone qui est un mélange du balafon africain et d’instruments pré-colombiens.
Ce morceau représente bien le métissage, avec sa mélodie folklorique brésilienne aux rythmes syncopés et son orchestration savante.
L’œuvre interprétée par l’orchestre symphonique de Londres sous la direction d' Eugene Goossens.
Dans le même style que Sumare de Milhaud, nous écouterons aussi Brazilieiraextraite de sa Suite Scaramouche pour 2 pianos (c'est le 3ème mouvement), dans lequel nous retrouverons ce rythme caractéristique, mais cette fois dans un tempo vif.
L’extrait interprété par Marta Argerich et Nelson Freire
Les documents : Fiche_prof_2 ; Fiche_eleve_2
Des travaux de recherche seront proposés aux élèves en début de séquence autour de la chanson Bahia de Georges Moustaki.
Un mini dossier Histoire des arts (4 sujets au choix)
devra être rendu à la fin de la séquence que nous conserverons dans le classeur de musique.
le document : eleve_recherches_auto_evaluation
La fiche de synthèse de cette séquence : fiche_synthese_4s4